Le mois de novembre est consacré à la sensibilisation à la santé masculine, un enjeu souvent négligé. Il est reconnu que les hommes consultent moins fréquemment que les femmes et parlent peu de leurs préoccupations liées à leur santé. Au Québec comme ailleurs, cette réalité soulève des défis importants en matière de prévention et de bien-être. Pourtant, des problèmes tels que le cancer de la prostate, le cancer testiculaire et les troubles de santé mentale touchent un grand nombre d’hommes et peuvent être détectés ou traités efficacement lorsqu’ils sont pris en charge tôt !
Pourquoi les hommes consultent moins ?
Malheureusement, plusieurs hommes remettent à plus tard leurs préoccupations de santé qui pourraient nécessiter une consultation avec un professionnel ou l’aide de leurs proches. Les stéréotypes de virilité et les tabous entourant la santé mentale peuvent rendre difficile l’expression des émotions et la demande d’aide.
Pourtant, prendre soin de sa santé physique et mentale est un signe de force, pas de faiblesse. Tout comme la santé physique, la santé mentale peut fluctuer selon les obstacles rencontrés. Il existe plusieurs façons d’améliorer son bien-être : communiquer ses émotions de manière constructive, parler de ses soucis à une personne de confiance, pratiquer un sport ou une activité artistique, équilibrer ses responsabilités et ses moments de détente.
Le cancer de la prostate
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes au Canada. Un homme sur neuf recevra ce diagnostic au cours de sa vie. Dans la région de la Capitale-Nationale, le taux d’incidence est même plus élevé que la moyenne québécoise, avec 157,4 nouveaux cas pour 100 000 hommes comparativement à 122,9 pour l’ensemble du Québec.
Plusieurs facteurs augmentent le risque de développer ce cancer. L’âge constitue le facteur principal, la majorité des cas survenant après 50 ans. Les antécédents familiaux jouent aussi un rôle important, tout comme certaines origines ethniques. Les hommes afrodescendants et ceux ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate présentent un risque élevé et devraient envisager le dépistage dès 45 ans.
Deux examens permettent de détecter ce cancer à un stade précoce : le test de l’antigène prostatique spécifique (APS) et le toucher rectal. Le test de l’APS est une analyse sanguine qui mesure une protéine fabriquée par les cellules de la prostate. Le toucher rectal permet au médecin de palper la prostate pour détecter des masses ou anomalies. C’est lorsqu’ils sont combinés que ces deux tests sont les plus utiles pour une détection précoce.
Au Québec, il n’existe pas de programme organisé de dépistage du cancer de la prostate. Les tests de dépistage peuvent être offerts aux hommes de 55 ans et plus (ou plus tôt selon votre état de santé et vos antécédents). Discutez avec votre médecin des avantages et des inconvénients de ce dépistage selon votre situation personnelle.
Le cancer testiculaire
Le cancer testiculaire est le cancer le plus courant chez les jeunes hommes de 15 à 35 ans. Chaque année, environ 1 150 Canadiens sont diagnostiqués. Bonne nouvelle : ce cancer affiche un excellent taux de guérison lorsqu’il est détecté tôt.
L’auto-examen mensuel des testicules est recommandé à partir de l’âge de 15 ans et tout au long de la vie. La méthode est simple : après la douche, quand les muscles du scrotum sont détendus, examinez vos testicules devant un miroir. Recherchez toute enflure, rougeur ou changement de taille. Palpez ensuite chaque testicule en le faisant rouler entre vos doigts : la surface devrait être lisse.
Plus vous êtes familier avec la forme et la taille normale de vos testicules, plus tôt vous pourrez détecter un changement anormal. Si vous observez quelque chose d’inhabituel, consultez rapidement un professionnel de la santé.
La santé mentale
Au Québec, on compte environ 3 décès par suicide chaque jour. En 2022, 1 142 personnes se sont enlevées la vie, pour un taux de 13,2 par 100 000 personnes. Les hommes sont particulièrement touchés : le taux de suicide est trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes.
En 2022, le taux de suicide chez les hommes québécois était de 20,0 par 100 000, comparativement à 6,5 par 100 000 chez les femmes. Les hommes de 50 à 64 ans affichent le taux le plus élevé, soit 29,6 par 100 000 en 2022. Ce groupe d’âge présente le taux de suicide le plus élevé au Québec depuis 2015.
Plusieurs explications sont avancées pour comprendre cette surmortalité masculine, notamment la difficulté à demander de l’aide et certaines fragilités au plan de l’intégration et du soutien social. Plusieurs signes permettent de reconnaître une détresse psychologique : une humeur dépressive persistante, une perte d’intérêt pour les activités habituelles, des troubles du sommeil ou des pensées suicidaires. L’anxiété peut aussi se manifester par des symptômes physiques et émotionnels qui nuisent à la routine quotidienne.
Ressources d’aide
- Ligne québécoise de prévention du suicide : 1-866-APPELLE (1-866-277-3553)
- Service de crise 24/7 : Appelez Info-Social 811
- Guichet d’accès à la première ligne (GAP) pour consultation sans médecin de famille
Le rôle de votre pharmacien
Votre pharmacien est un professionnel de la santé accessible, sans rendez-vous, qui peut vous offrir un soutien confidentiel et sans jugement. Que ce soit pour des questions sur votre santé physique, vos médicaments ou pour obtenir de l’information sur les ressources d’aide disponibles, votre pharmacien peut vous orienter vers les bonnes solutions.
Chez Horizon Santé, nos pharmaciens et leurs équipes sont là pour vous accompagner dans la gestion de votre santé. N’hésitez pas à passer nous voir ou à nous poser vos questions. Prendre soin de sa santé commence par une conversation.
Participer au Movember
Le Movember, né en Australie en 2003, invite les hommes à se raser le 31 octobre, puis à laisser pousser leur moustache tout au long du mois de novembre. Cette initiative attire aujourd’hui des millions de participants dans le monde, tous unis pour sensibiliser et collecter des fonds pour la recherche sur la santé masculine.
Vous pouvez vous inscrire sur le site Movember.ca, laisser pousser votre moustache, sensibiliser votre entourage et collecter des fonds pour soutenir la recherche et les programmes de prévention. Mais au-delà de la moustache, Movember est surtout un rappel qu’il est temps de parler de santé, de briser les tabous et de prendre soin de soi et des autres.
Parler de sa santé, c’est faire preuve de courage. Consultez au moindre doute, encouragez les hommes de votre entourage à faire de même, et rappelez-vous que demander de l’aide est un geste de force.
Sources
- https://cpsmontreal.ca/content/uploads/2024/06/Comportements-suicidaires-au-Quebec-portrait-2024.pdf
Auteur : Jean-Philippe Simon, pharmacien
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Les renseignements contenus dans cet article sont présentés strictement à titre informatif et ne visent pas à fournir des renseignements complets sur les sujets traités ni à remplacer les conseils d’un professionnel de la santé. Ces renseignements ne constituent pas des consultations, diagnostics ou opinions médicales, et par conséquent, ne doivent pas être interprétés comme tels. Veuillez consulter votre professionnel de la santé si vous avez des questions au sujet de votre état de santé, de vos médicaments ou de votre traitement.