La rentrée scolaire approche à grands pas et vous sentez déjà l’anxiété monter ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls : selon une étude nord-américaine récente, 87% des parents ressentent du stress à ce moment de l’année. Entre l’achat des fournitures, les nouveaux horaires et l’inquiétude pour nos enfants, il est tout à fait normal de se sentir débordé.

La bonne nouvelle ? Il existe des trucs simples et efficaces pour transformer cette période stressante en transition plus douce pour toute la famille. Découvrons ensemble comment apprivoiser ce moment charnière de l’année.

Pourquoi la rentrée nous stresse-t-elle autant ?

 

Les vrais coupables du stress

La rentrée scolaire combine plusieurs facteurs particulièrement stressants pour notre cerveau. D’abord, il y a la nouveauté : nouvel enseignant, nouveaux camarades, parfois nouvelle école. Notre système nerveux n’aime pas l’inconnu et réagit en mode « alerte ». 

Ensuite, il y a la perte de contrôle. Pendant l’été, nous maîtrisons davantage nos horaires et activités. À la rentrée, nous devons composer avec des contraintes externes telles que les horaires fixes, règles scolaires et exigences académiques. 

Il ne faut pas oublier le changement de routine, souvent brutal. Passer des matinées tranquilles aux réveils à 7h pile, des journées libres aux devoirs du soir, c’est tout un ajustement ! 

En bref, c’est du C.I.N.É. : perte de Contrôle, Imprévisibilité, Nouveauté et parfois Égo menacé, quatre ingrédients qui déclenchent la réponse de stress. 

Comment ça se manifeste dans la vraie vie 

Chez les parents, le stress peut se traduire par de l’irritabilité, des insomnies ou une tendance à tout surorganiser. Certains deviennent hypervigilants, préparent tout trois semaines à l’avance ; d’autres procrastinent et finissent par courir les magasins à la dernière minute. 

Nos enfants, eux, peuvent développer des maux de ventre mystérieux, avoir de la difficulté à s’endormir, faire plus de crises ou rechercher plus de proximité avec leurs parents. Ces réactions sont normales et temporaires dans la plupart des cas.

 

Trucs pratiques pour les parents 

 

Gérez VOTRE stress en premier

Commencez par vous calmer : votre sérénité est contagieuse. Votre état émotionnel influence directement celui de vos enfants. Si vous êtes zen, ils le sentiront et seront plus enclins à l’être aussi. 

Quand vous sentez l’anxiété monter, prenez trois grandes respirations profondes. Rappelez-vous que cette période de stress est temporaire et que des milliers de familles québécoises vivent la même chose que vous en ce moment. 

N’hésitez pas à déléguer ou demander de l’aide à votre réseau. Grand-maman peut peut-être accompagner votre enfant pour acheter ses cahiers ? Votre conjoint(e) peut prendre en charge les lundis matin ? Vous n’avez pas à tout porter seuls. 

Organisez-vous sans devenir fou

L’organisation, c’est bien, mais attention à ne pas tomber dans le piège du perfectionnisme ! Commencez la préparation 1 à 2 semaines avant la rentrée, pas plus. Trop tôt et vous vous épuiserez, trop tard et vous stresserez. 

Faites des listes simples : fournitures, vêtements, documents à remplir. Cochez au fur et à mesure, ça fait du bien au moral ! Selon l’âge de vos enfants, impliquez-les dans les préparatifs. Un ado peut très bien s’occuper de ses propres affaires scolaires. 

Communiquez positivement avec votre enfant

Écoutez ses inquiétudes sans les minimiser. S’il dit « J’ai peur que mon nouvel enseignant soit méchant », évitez le : « Voyons donc, tous les enseignants sont gentils ». Optez plutôt pour quelque chose comme : « Je comprends que tu t’inquiètes. C’est normal de craindre un peu l’inconnu ». 

Partagez vos propres souvenirs de rentrée, même les moins glorieux ! « Moi aussi j’étais nerveux en 3e année, et finalement mon enseignante est devenue ma préférée. » Cela normalise ses émotions et lui montre que vous comprenez ce qu’il vit. 

Gardez un ton confiant du style : « On va passer au travers ensemble » plutôt qu’un : « J’espère que ça va bien aller » …

 

Conseils pour aider votre enfant

 

Préparez le terrain en douceur 

Commencez à réinstaurer les routines scolaires une à deux semaines avant la rentrée. Couchez-les 15 minutes plus tôt chaque soir jusqu’à atteindre l’heure voulue. Faites-le aussi pour vous : une bonne routine de sommeil vous donnera l’énergie d’aider toute la famille le matin. C’est plus facile que de changer brusquement du jour au lendemain. 

Si possible, visitez l’école avec votre enfant, surtout s’il change d’établissement. Marchez ensemble le trajet, montrez-lui où sont les toilettes, la cafétéria et la cour de récréation. Le familier rassure. 

Parlez positivement de l’école : « Tu vas apprendre plein de nouvelles choses intéressantes ! ».

Pour les enfants déjà scolarisés : retrouver ses marques 

Votre enfant fréquentait déjà l’école l’an dernier ? Ne sous-estimez pas l’importance de la transition ! Même pour un élève qui retourne dans la même école, la rentrée représente des changements : un nouvel enseignant, une nouvelle classe et parfois de nouveaux camarades. 

Même si votre enfant « connaît la chanson », son corps et son cerveau se sont habitués au rythme estival. Commencez à réajuster les heures de coucher et de lever une semaine avant la rentrée. Cela évite le choc du premier réveil à 6h30 après des semaines de grasses matinées ! 

Pas besoin de cours d’été intensifs ! Quelques activités ludiques qui réveillent les neurones suffisent : lecture de 15 minutes par jour, jeux de mots croisés adaptés à l’âge et révision rapide des tables de multiplication en jouant. L’objectif n’est pas de rattraper ou de devancer le programme, mais de remettre le cerveau « en mode apprentissage ». 

Parlez ouvertement des nouveautés qui l’attendent : « Tu vas avoir Madame Julie cette année, elle enseigne différemment de Monsieur Marc ». Préparez-le aux ajustements nécessaires sans dramatiser : chaque enseignant a ses méthodes et c’est enrichissant !

Techniques anti-stress à la portée de tous 

Enseignez à votre enfant la respiration du ballon : inspirer en gonflant le ventre comme un ballon, expirer lentement en le dégonflant. C’est simple et efficace pour calmer l’anxiété sur le moment. 

Prévoyez des moments câlins supplémentaires, surtout le soir. Le contact physique sécurisant aide à réguler le système nerveux. 

Instaurez des activités calmes dans l’heure précédant le coucher : lecture, coloriage, musique douce. Évitez les écrans qui excitent le cerveau, au moins une heure avant le dodo. 

Le jour J et les semaines suivantes 

Créez un rituel matinal prévisible que votre enfant peut anticiper : petit-déjeuner, brossage de dents, habillage, câlin de départ. La prévisibilité sécurise. 

Célébrez sa bravoure après cette première journée ! Peu importe si tout n’a pas été parfait, il a fait quelque chose de courageux. 

Soyez patient les premières semaines. L’adaptation peut prendre du temps et c’est correct. Certains enfants ont besoin de quelques jours, d’autres de quelques semaines. 

 

Routines qui sauvent la vie

 

Le soir : préparer le succès du lendemain 

La routine du soir détermine en grande partie la qualité du matin suivant. Préparez les vêtements et le sac la veille pour éviter le stress matinal. 

Établissez une heure de coucher fixe et respectez-la, même le week-end au début. Coupez les écrans au moins une heure avant le coucher : la lumière bleue et l’activation mentale nuisent à l’endormissement chez les jeunes. 

Terminez la journée sur une note positive avec le rituel des « trois bonnes choses » : chacun partage trois événements positifs de sa journée. Cela programme le cerveau à retenir le positif. 

Le matin : éviter la course folle 

Levez-vous 15 minutes plus tôt que nécessaire. Ces minutes supplémentaires éliminent la pression et permettent d’être plus patients avec les enfants. 

Préparez un petit-déjeuner nutritif qui donne de l’énergie pour la journée : protéines, fibres, fruits. Évitez les céréales trop sucrées qui créent des pics et chutes de glycémie. 

Incluez un moment de câlin dans l’horaire matinal. Oui, c’est planifié, mais c’est nécessaire ! Ça donne le ton pour que tous commencent bien la journée. 

Après l’école : décompression obligatoire 

Votre enfant sort d’une journée intense. Offrez-lui une collation et un moment d’écoute avant toute autre activité. Demandez-lui, sincèrement : « Comment ça s’est passé ? », en prenant vraiment le temps d’écouter, sans distraction. 

Prévoyez une activité physique pour évacuer les tensions de la journée : course dans la cour, danse dans le salon, vélo. Le mouvement aide à réguler les émotions. 

Les devoirs peuvent attendre après cette période de décompression. Un enfant détendu apprend mieux qu’un enfant stressé. 

 

Quand faut-il vraiment s’inquiéter ? 

 

Si les symptômes persistent plus de 2 à 3 semaines après la rentrée, par exemple un refus catégorique d’aller à l’école, une détérioration de l’humeur, du sommeil ou de l’appétit, mieux vaut consulter. Votre médecin ou votre pharmacien peut aussi vous aider à repérer les signes d’un stress persistant et vous orienter vers les ressources d’aide de votre région. Rappelez-vous : demander de l’aide est un signe de sagesse, pas de faiblesse ! 

 

En résumé 

 

La rentrée scolaire n’a pas à être un cauchemar familial ! En vous préparant graduellement, en gérant votre propre stress et en mettant en place des routines apaisantes, vous pouvez transformer cette période en transition positive. 

Rappelez-vous : c’est normal de stresser, autant chez les parents que chez les enfants. L’adaptation prend du temps et chaque famille trouve son rythme. Soyez patients avec vous-mêmes et célébrez les petites victoires quotidiennes. 

La rentrée, c’est aussi le début de nouvelles aventures, de nouveaux apprentissages et de beaux moments en famille. En suivant ces conseils pratiques, vous mettez toutes les chances de votre côté pour que cette rentrée 2025 soit réussie et sereine. 

Bonne rentrée à toutes les familles du Québec ! 

 

Sources principales

Journal de Montréal
https://www.journaldemontreal.com/2024/08/20/le-moment-le-plus-stressant-de-lannee-pres-de-9-parents-sur-10-angoisses-pour-la-rentree-scolaire
Gouvernement du Québec – Ressources parents
https://www.quebec.ca/gouvernement/politiques-orientations/strategie-entraide-et-bien-etre-a-lecole/parents
CSS de Laval – Conseils pour la rentrée
https://www.csslaval.ca/conseils-pour-la-rentree-scolaire/
CSS des Hauts-Cantons – Gestion du stress
https://csshc.gouv.qc.ca/parents/outils-guides-et-publications/gestion-du-stress/
Familio – Gérer le stress de la rentrée
https://familio.ca/2024/08/mieux-gerer-le-stress-et-l-anxiete-de-la-rentree-scolaire/
Naître et Grandir – L’entrée à la maternelle et le stress
https://naitreetgrandir.com/fr/etape/3-5-ans/garderie/ik-naitre-grandir-ecole-rentree-maternelle/ 
https://naitreetgrandir.com/fr/etape/5-8-ans/ecole/entree-maternelle-et-stress/
CESH – Recette du stress
https://stresshumain.ca/le-stress/comprendre-son-stress/source-du-stress/
Gouvernement du Canada – Utilisation des médias sociaux et santé du sommeil chez les adolescents au Canada
https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/rapports-publications/promotion-sante-prevention-maladies-chroniques-canada-recherche-politiques-pratiques/vol-44-no-7-8-2024/utilisation-medias-sociaux-sante-sommeil-adolescents-canada.html 

Auteur : Jean-Philippe Simon, pharmacien

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