Chaque année, au retour du printemps ou à l’approche de l’automne, vous éternuez sans arrêt ? Le nez bouché, les yeux qui piquent ? Non, ce n’est pas « juste une petite grippe ou un petit rhume ». C’est peut-être de la rhinite allergique… et vous n’êtes pas seul.

C’est quoi exactement, la rhinite allergique ?

Il s’agit d’une inflammation de la muqueuse du nez, déclenchée par une réaction à des allergènes présents dans l’air : pollen, poussière, moisissures, poils d’animaux…  Résultat : éternuements à répétition, nez qui coule, congestion, démangeaisons, et parfois même les yeux rouges et larmoyants.

Il existe deux types principaux de rhinite allergique : la forme saisonnière, déclenchée par les pollens (herbe à poux, arbres, graminées), et la forme persistante, causée par les allergènes présents à l’intérieur (acariens, moisissures, animaux domestiques).Contrairement au rhume, les symptômes reviennent souvent à chaque année. Une attention particulière à la durée et à la nature des symptômes peut aider à distinguer entre les deux.

Au Québec, plus de 18 % des adolescents et adultes présentent des symptômes chaque année. Le phénomène touche davantage les femmes (20 %) que les hommes (16 %). Pour près du tiers des gens concernés, les symptômes nuisent carrément aux activités quotidiennes.

Pourquoi c’est pire qu’avant ?

Le réchauffement climatique n’aide en rien. Les saisons polliniques commencent plus tôt, finissent plus tard, et les plantes produisent plus de pollen. L’herbe à poux, par exemple, raffole du CO₂ et en profite.
Ajoutez à cela les polluants atmosphériques des grandes villes — ozone, particules fines — et vous obtenez une réaction plus intense chez bien des citadins. Nos muqueuses sont déjà irritées avant même que les allergènes ne s’en mêlent.

Quelques gestes simples pour limiter les crises

À faire au quotidien : 

  • Fermez les fenêtres tôt le matin, quand le pollen est au plus fort. 
  • Évitez les sorties pendant les journées chaudes, sèches et venteuses. 
  • Changez de vêtements et lavez vos cheveux après être allé dehors. 
  • Utilisez un purificateur d’air avec filtre HEPA à la maison. 
  • Consultez les alertes polliniques sur certaines applis météo

Et côté traitement, qu’est-ce qui marche ?

Vous n’avez pas à passer la saison à renifler. Passez voir votre pharmacien : il peut vous conseiller, vous montrer comment utiliser les produits et, au besoin, vous diriger vers un médecin. Tout dépend de la sévérité de vos symptômes.
Pour les cas légers, un rinçage du nez avec une solution saline peut déjà soulager. Pour les symptômes plus prononcés, les antihistaminiques en vente libre peuvent suffire ou il faudra peut-être passer à des médicaments sur ordonnance.
Le tout, c’est d’avoir le bon produit, au bon moment, bien utilisé.

Et si les symptômes persistent malgré tout ?

Pour certaines personnes, les traitements habituels (antihistaminiques, corticostéroïdes intranasaux, rinçages) ne suffisent pas à bien contrôler les symptômes, ou deviennent moins efficaces avec le temps. Dans ces cas, l’immunothérapie allergénique — aussi appelée désensibilisation — peut être une option intéressante. 

Ce type de traitement vise à exposer progressivement le corps à de très petites quantités de l’allergène, afin de réduire la sensibilité du système immunitaire. L’objectif : diminuer peu à peu la réaction allergique, voire l’éliminer complètement. 

Il existe deux formes principales

  • Par voie sublinguale : comprimés à faire fondre sous la langue  
  • Par injection : administrée en clinique sous supervision médicale 

Cette approche est surtout envisagée pour les cas modérés à sévères, ou lorsqu’il est difficile d’éviter complètement certains allergènes (comme l’herbe à poux ou les acariens). Un suivi médical est essentiel : le traitement doit être prescrit par un allergologue ou un médecin. 

Discutez-en avec votre pharmacien ou votre médecin : il pourra vous aider à déterminer si cette option est adaptée à votre situation. 

Quand consulter un médecin ?

Voici quelques signaux d’alerte : 

  • Les symptômes durent depuis plusieurs semaines sans amélioration. 
  • Rien ne fonctionne, même les médicaments en vente libre. 
  • Vous dormez mal ou n’arrivez plus à faire vos activités habituelles. 
  • Vous avez de la fièvre, de la douleur faciale ou une toux persistante. 
  • Votre pharmacien vous le recommande après évaluation. 

On ne peut pas arrêter le pollen… mais on peut lui compliquer la vie. Quelques bons réflexes, les bons produits, et les bons conseils peuvent vous éviter de transformer votre saison des allergies en cauchemar. Et pour ça, vous pouvez compter sur votre pharmacien pour vous conseiller. 

Auteur : Jean-Philippe Simon, pharmacien

Références 

https://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/statistiques-donnees-sante-bien-etre/flash-surveillance/la-rhinite-allergique-en-quelques-chiffres/
https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/rapports-publications/promotion-sante-prevention-maladies-chroniques-canada-recherche-politiques-pratiques/vol-39-no-4-2019/pollens-climat-allergies-initiatives-menees-quebec.html
https://www.uptodate.com/contents/allergic-rhinitis-clinical-manifestations-epidemiology-and-diagnosis
https://www.uptodate.com/contents/environmental-allergies-in-adults-the-basics
https://www.uptodate.com/contents/allergic-rhinitis-beyond-the-basics 

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