Une belle nuit de sommeil après avoir profité d’une soirée parfaite autour d’un feu de camp, c’est tout ce que vous désiriez jusqu’à ce qu’un bourdonnement soudain à l’oreille vous réveille en plein milieu de la nuit ! La saison des moustiques est de retour et, comme chaque année, personne n’y échappera. Ces petites bêtes assoiffées de sang peuvent être un vrai casse-tête parfois, mais il y a des trucs et astuces pour mieux s’en sortir. Voici quelques conseils pour y voir plus clair.
Premièrement, les barrières physiques restent un outil intéressant face à ce fléau qui atteint son pic au mois de juin à chaque année au Québec. Des moustiquaires en bon état sur les fenêtres et les portes et des vêtements de couleur claire longs et amples sont des astuces de premier plan pour rendre la vie des moustiques plus difficiles. Par ailleurs, ces derniers conseils sont les seules options possibles pour les enfants de moins de 6 mois pour qui les répulsifs et les insecticides ne sont pas conseillés.
Deuxièmement, les insectifuges (chasse-moustiques) sont nombreux et il peut être ardu d’y voir clair face à tous ces produits. Peu importe la marque choisie, c’est l’ingrédient actif qui est la clé du succès.
(Il est à noter qu’aucun insectifuge combiné à un écran solaire n’est conseillé, car l’écran solaire doit être appliqué plus fréquemment que l’insectifuge)
• Le plus populaire : Le DEET est celui que l’on retrouve dans le plus de produits présentement sur le marché. Un DEET à 10% (protection de 3 heures), 20% (protection de 5 heures) et 30% (protection de 6 heures) sont trois options disponibles de cet insectifuge. À noter que le 20% et le 30% ne sont pas indiqués chez les moins de 12 ans. Les effets indésirables sont rares, mais une dermatite de contact ou une irritation oculaire peuvent survenir. Le DEET est sécuritaire chez les femmes enceintes, mais à une fréquence maximale de 2 fois par jour.
• Le petit nouveau : L’icaridine 10% (protection de 4 heures) et 20% (protection de 8 à 10 heures) peuvent être utilisés à partir de 6 mois et ils auraient quelques avantages face à son principal adversaire : moins collant, moins huileux, sans odeur chimique et endommagerait moins les plastiques et les vêtements. Il est l’agent de premier choix pour les enfants de 6 mois à 12 ans, car il a une plus longue durée d’action que le DEET 10%. L’icaridine est sécuritaire chez les femmes enceintes, mais à une fréquence maximale de 2 fois par jour.
• Les autres : L’huile d’eucalyptus 10% (pour les 3 ans et plus), l’huile de soya 2% (aucune restriction d’âge) et l’huile de citronnelle (à éviter chez les nourrissons et les jeunes enfants) sont des options moins conseillées, car elles ont une durée d’action courte (30 minutes à 3 heures), elles ne protègent pas contre les tiques et elles ne sont pas nécessairement plus sécuritaires que le DEET ou l’icaridine. L’huile de soya est sécuritaire chez les femmes enceintes.
Troisièmement, la vitamine B1 devient un allié supplémentaire.Le principe est assez simple : la vitamine B1, aussi appelée thiamine, change l’odeur d’une personne en passant par la transpiration de celle-ci. Cette odeur n’étant pas appréciée des moustiques, elle les repousserait. Il faut cependant relativiser, car la vitamine B1 n’a jamais prouvé une réelle utilité comme insectifuge systémique, mais la thiamine n’est pas toxique à une dose maximale de 200 mg par jour. Donc, étant sans réel danger quand utilisée à une dose de 100 à 200 mg par jour, la vitamine B1 peut devenir une arme supplémentaire dans cette bataille contre les moustiques.
En conclusion, plusieurs choix s’offrent à vous pour vous aider à profiter de votre été pleinement. Il faut bien prendre en compte les recommandations et les contre-indications pour chacun des produits, mais j’espère qu’il est maintenant plus facile pour vous de vous y retrouver. Sur une note plus personnelle, je crois que l’icaridine 20% est l’option la plus intéressante, car elle a une durée d’action longue (8 à 10 heures) et elle convient à toute la famille (à partir de 6 mois et plus).
Auteur : Maxime Huard, pharmacien
Gradué depuis 2014, Maxime a travaillé dans quelques villes au Québec avant de s’installer, depuis plus de 3 ans, dans la belle ville de Québec. Pharmacien dévoué, il met tout en œuvre pour que le patient puisse se sentir comme chez lui à la pharmacie. Il est convaincu qu’une bonne relation est la clé du succès.
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