Ménopause

La vie sexuelle de la femme passe par plusieurs phases qui vont de la ménarche (premières menstruations) à la ménopause. Cette dernière est un arrêt permanent des règles (menstruations), pendant au moins 12 mois consécutifs, lié à une perte d’activité des ovaires. Cette phase normale de l’activité gynécologique de la femme se produit en moyenne entre 45 et 55 ans.

Certaines femmes peuvent n’avoir aucun symptôme et d’autres peuvent présenter des symptômes de minimes à très importants. Les manifestations peuvent être de type : bouffées de chaleur, palpitations, sueurs nocturnes, insomnie, troubles de l’humeur, sécheresse vaginale, diminution de la libido, infections urinaires récurrentes, incontinence urinaire, prise de poids, fatigue et douleurs articulaires. Le traitement de la ménopause repose essentiellement sur le soulagement des symptômes.

Examinons cela de plus près…

Les troubles vasomoteurs (bouffées de chaleur, palpitations et sueurs nocturnes)

Ils diminuent, dans la majorité des cas, après les 3 à 5 premières années, mais certaines femmes pourront présenter des symptômes jusqu’à 10 ans après le début de la ménopause. Certaines mesures peuvent aider à les soulager, notamment, la superposition de vêtements, ce qui permet d’en enlever si besoin, une température ambiante plus fraîche, la consommation de boissons froides et le fait d’éviter certains stimulants comme le café, le thé ou les boissons gazeuses.

Les patientes peuvent aussi se faire offrir de l’hormonothérapie. Il s’agit du traitement le plus efficace pour les troubles vasomoteurs. L’hormonothérapie, aussi appelée thérapie de remplacement hormonal, est composée d’œstrogènes seuls ou en association avec un progestatif pour une durée variable selon la condition de chaque personne.

Les progestatifs peuvent être donnés de façon cyclique, pris pendant 10 à 12 jours par mois, ou peuvent être administrés de façon quotidienne avec les œstrogènes. La thérapie combinée est recommandée chez les femmes dont l’utérus est intact, tandis que les œstrogènes seuls peuvent être envisagés chez les femmes ayant subi une hystérectomie (chirurgie pratiquée pour enlever l’utérus). L’ajout d’un progestatif procure une protection contre le risque de cancer de l’endomètre (couche interne de l’utérus), ce qui explique qu’ils ne soient pas nécessaires chez les femmes qui n’ont plus d’utérus.

L’hormonothérapie a aussi d’autres avantages comme la prévention des fractures ostéoporotiques et possiblement une diminution du risque de cancer du côlon. Cependant, une thérapie hormonale, à long terme, peut augmenter les risques de développer un cancer du sein, une thromboembolie veineuse, une maladie cardiovasculaire, un cancer de l’endomètre ou des ovaires, des calculs biliaires et maladies de la vésicule biliaire. Pour le risque de cancer du sein, il faut savoir que l’hormonothérapie peut promouvoir la croissance de cellules cancéreuses déjà existantes sans être à l’origine de nouvelles. Ceci explique qu’un cancer du sein actuel, passé ou suspecté soit une contre-indication au traitement hormonal. Ce traitement ne peut également pas être donné en cas d’antécédents de maladie thromboembolique, de cancer de l’endomètre ou de l’ovaire, de saignements vaginaux inexpliqués, de maladie cardiaque récente, d’hypertension non traitée, de maladie hépatique ou de la vésicule biliaire.

Retenons toutefois que chez les femmes en bonne santé, les avantages de l’hormonothérapie sur la qualité de vie l’emportent généralement sur les risques.

Un traitement non hormonal peut être également tenté. Il comprend les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS), les inhibiteurs du recaptage de la sérotonine-norépinephrine (IRSN), la Clonidine et la Gabapentine.

Les aliments riches en oméga 3, tel que les poissons, le soya, les grains de lin, graines de chanvre ou les noix de Grenoble, sont également intéressants pour réduire les bouffés de chaleur.

L’insomnie

Elle se manifeste par des difficultés d’endormissement et/ou des réveils fréquents. Elle est généralement liée aux bouffées de chaleur et aux sueurs nocturnes.Pour cette raison, l’hormonothérapie devrait avoir un impact positif sur le sommeil. D’autres mesures peuvent améliorer le sommeil, notamment,un environnement calme sans écran, éviter l’activité physique et la prise d’alcool juste avant de dormir ou pratiquer la méditation et la relaxation avant de dormir.

Une thérapie cognitivo-comportementale peut s’avérer utile dans certains cas. Sinon, certains produits de santé naturels comme la valériane ou la mélatonine peuvent être des utilisés, mais aucune donnée scientifique ne peut confirmer leur efficacité.

Les troubles de l’humeur

Les changements hormonaux et de la vie sexuelle de la femme peuvent avoir un impact négatif sur l’humeur et l’état psychologique de certaines femmes. Des séances de méditation ou de relaxation, par exemple par la pratique du yoga, ne peuvent qu’être bénéfiques.

Chez certaines femmes l’hormonothérapie peut aussi avoir un effet positif sur l’humeur.

Les problèmes génito-urinaires (sécheresse vaginale, diminution de la libido, infections urinaires récurrentes et incontinence urinaire)

Une gelée lubrifiante et les hydratants vaginaux à base d’eau ou à base d’œstrogènes peuvent atténuer les symptômes vaginaux.Si des symptômes vasomoteurs sont associés, un traitement hormonal à base d’œstrogènes pris par la bouche est alors recommandé.

D’autres mesures comme la cessation tabagique, l’activité physique, l’éviction de l’alcool et de la caféine qui ont un effet diurétique et le port de vêtements et des sous-vêtements larges en matières naturelles comme le coton peuvent aider à soulager les symptômes.

Autres symptômes (prise de poids, fatigue et douleurs articulaires)

Ils peuvent être améliorés par une saine alimentation, une bonne hydratation et de l’activité physique modérée (au moins 30 minutes par jour 5 à 7 jours par semaine). Des produits de santé naturels peuvent également être tentés sans preuve scientifique de succès, notamment, l’actée à grappes noires, les phytoestrogènes (mêmes précautions que les œstrogènes), les acides gras oméga-3, le trèfle rouge, la vitamine E, le tubercule d’igname, les graines de lin et le germe de blé. Il est important savoir qu’il peut y avoir des interactions entre vos médicaments et ces produits de santé naturels, il est donc recommandé d’en discuter avec son pharmacien avant d’initier un produit de santé naturel.

En conclusion, la ménopause vient avec beaucoup de bouleversements dans la vie de la femme, que ce soit du côté physique ou psychologique. Plusieurs mesures peuvent l’aider à traverser cette phase, les plus importantes sont l’exercice physique et l’alimentation. En cas d’échec de ces dernières, un traitement hormonal systémique, sous forme de comprimés, de timbres cutanés ou de gel, ou encore un traitement hormonal topique au niveau génital,est en général recommandé. Il faut savoir que d’autres options existent.

Demandez l’avis de votre pharmacien ou consultez votre médecin pour toute question qui se rapporte à vos médicaments et à votre état de santé.

 

Auteurs : Sara Chenacher, étudiante en pharmacie, MSc ; Catherine Habel, PharmD

Catherine Habel

Catherine Habel

Graduée de 2019 au Doctorat en pharmacie de l’Université Laval, Catherine a une approche très empathique et centrée sur le patient. Motivée par les défis, elle a à cœur d’avoir une pratique actuelle et de faire avancer sa profession. Elle nous fait cadeau de son travail et de son dévouement aux Galeries de la Canardière depuis 2013, année où elle a commencé à travailler au sein du Groupe Lavoie pharmacies comme technicienne en laboratoire.

 

Références :

  • Ipswich (MA) : Services d’information EBSCO.1995 — .Dossier no T114698Ménopause. Page consultée en juin 2020
  • Association des obstétriciens et gynécologues du Québec. MÉNOPAUSE. TRAITEMENT HORMONAL EN MÉNOPAUSE : OUI, NON, PEUT-ÊTRE… Page consultée en juin 2020
  • Société canadienne du cancer. Hystérectomie. Page consultée en juin 2020
  • La société d’obstétriciens et gynécologues du Canada. Ménopause. Page consultée en juin 2020
  • La ménopause, un sujet toujours chaud! Danièle Rousseau. Consulté en octobre 2020.

 

 

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